Marché du travail : double discrimination des femmes issues de l’immigration
Les données de l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (EIGE) placent l’Italie au 13ᵉ rang des pays européens avec 68,2 points sur 100 pour l’indice d’égalité entre les hommes et les femmes pour la période 2021-2022. Le score italien est inférieur à la moyenne européenne et le principal domaine où l’on constate une discrimination fondée sur le sexe est le lieu de travail.
Les analyses de la Fondation ISMU sur les données d’Eurostat pour 2022, présentées dans le vingt-neuvième rapport sur les migrations 2023, concernant la participation au marché du travail italien et le chômage par nationalité et par sexe, indiquent une forte pénalisation des femmes ayant une nationalité non-italienne et non-UE.
Pour la population italienne, le taux de chômage est de 7,6 %, dont 6,8 % pour les hommes et 8,7 % pour les femmes, alors que pour la population d’origine extra-UE, il est de 12,0 %, dont 9,6 % pour les hommes et 15,2 % pour les femmes.
Il est évident, soulignent les chercheurs, qu’il existe une disparité de genre dans la présence au marché du travail, à laquelle s’ajoutent les obstacles et les discriminations auxquels les femmes étrangères sont confrontées. Ces obstacles sont liés non seulement à une ségrégation forte et bien connue du monde du travail, où les femmes migrantes sont massivement présentes dans le secteur des soins à la personne, mais aussi à un ensemble de préjugés auxquels elles doivent faire face lors de la phase de recrutement.